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27 septembre 2023 3 27 /09 /septembre /2023 08:59
Une semaine en Corse du nord

 

Grâce au racket organisé par nos fistons, pour nos anniversaires des sixties, grâce à la générosité de nos amis et famille, grâce à Helio qui garde le chat, et grâce au chat qui garde la maison, nous rendons grâce à, non, non, nous voici donc partis vers une destination inconnue de nous deux, la Corse, petit triangle avec gros doigt tendu vers la France. Euh, le continent.
Bref, le jour J, on oublie tout de nos engagements pour la planète et nous partons avec ce cher Hubert prendre notre vol à Orly. Un an que je n’avais pas pris l’avion. La peur est intacte. Après un vol les fesses serrées, on atterrit à Bastia. Il fait chaud, il fait beau, on va vite vite chercher la voiture de loc à la sortie de l’aéroport.
Elle est belle, avec tout plein de trucs électroniques, de messages, de bienvenue, d’odeur de plastoc. Allez zou, à nous la Corse!
Première étape, la visite à Gilberte, tante de Haine, 87 ans, une pêche d’enfer malgré les aléas de sa vie qui ne lui fut pas douce. Elle habite au 5ème étage sans ascenseur d’un vieil immeuble bastiais aux marches de guingois, ça sent la vieille pierre, les murs de poussières, on a droit à un diner local à base de charcuteries, fruits et légumes de l'ile, on papote sur le balcon qui surplombe le vieux port, il fait doux.


Le lendemain après une nuit à l’hôtel, direction la plage vers le Cap Corse dont nous envisageons naïvement de faire le tour dans la journée. Première plage, eaux transparentes, sable blanc, soleil de plomb, on ne nous a pas menti, c’est pas mal.


On repart la peau chaude et salée en sifflotant dans la voiture qui nous raconte qu’on a un souci de pression de pneu. Pas grave on vérifiera un de ces jours.
« Tu trouves pas qu’elle fait un drôle de bruit la voiture? »
« Mais non, t’inquiète! »
« Non, mais quand même j’ai l’impression qu’on a crevé… »
« Arrête, elle va très bien cette voiture! »
« Euh… »
« Arrête toi de suite! »
« Ben je peux plus, on est en montagne dans des virages riquiquis… »
Merde, je crois qu’on l’a bien amoché ce pneu…En vrai je l’ai explosé, déchiré, paix à son âme et à celle du tour du Cap Corse, qu’on ne fera pas  parce que ce soir on a rendez vous dans la montagne chez Masto, vers Saint Florent, à 3 heures de voiture, qu’on va devoir rouler à 30 km/heure avec une galette de remplacement qui ressemble à une roue de vélo. Chouette.

Arrivée à Pioggiola, 1000 mètres d’altitude, dans la nuit après un trajet éprouvant à base de virages, de précipices, de vaches qui dégringolent de tout les côtés et d’angoisse de pneu fragile.


Heureusement chez Masto, l’ami de très longue date de Haine, on décompresse, bières, souvenirs, repas  de légumes du coin préparé par sa compagne Alexandra. La maison de Masto est à son image, une étrange beauté, des objets qui ont tous un sens mais va savoir lequel, des crânes de vaches, des canevas.

Le lendemain, on doit trouver à remplacer ce pneu. Un seul garage dans l’ile qui a la référence qu’on cherche. A Bastia. Et nous voilà donc reparti de bon matin tous les 2 à travers la montagne et ses précipices, aller et retour fesses et ventres serrés. A midi nous sommes de retour chez Masto, les vacances vont pouvoir continuer.
Journée vélo, ça grimpe de fou, ça descend de malade, je continue à serrer les mâchoires de plus en plus, j’ai l’entrejambe en feu, et truc pas prévu, la flotte! On s’abrite de l’orage sous un rocher, je suis trempée de la tête aux pieds, mon jean est noir de cambouis sur les deux jambes, j’ai les lunettes qui dégoulinent. J’ai l’impression d’être dans une aventure du Club des cinq. En Bretagne.


Le soir on va chez des potes à Masto, deux allemands qui vivent dans une cabane en bois dans la forêt. Ils sont en Corse depuis 35 ans. Ils font des légumes. Uta a préparé une tarte aux framboises. Je me requinque.
Le lendemain matin, vélo again pour aller chercher le pain, en bas de la montagne. Les paysages sont majestueux, ça ressemble un peu à l’Algérie, au Mexique, les montagnes sont rocailleuses, arides. Moi, aussi. Je n’arrive plus à poser mon entrejambe sur la selle. Je rêve de couches molletonnées. Merde à 60 ans, c’est encore un peu jeune…


L’aprem on part à l’assaut du désert des Agriates, chemins caillouteux,  figuiers de barbarie, épines plein les mains des gourmands et au bout, oh merveille, la plage, immense, un ciel pas croyable et cette mer transparente, douce, douce. On nage. Tout va bien. Coucher de soleil sur la plage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain il pleut des torrents toute la journée. On fait resto à midi, atelier cuisine l’aprem pour préparer la soirée tamtam avec la communauté d’ami.e.s de Masto et Alexandra. Grosse majorité d’allemands, plus 2 niçois. Chacun y va de son anecdote avec la Corse, ça n’a pas toujours été facile l’intégration…
« On tape sur des tam tams et ça nous va bien, dans son ile on est fou comme on est musicien… »


Samedi matin départ en duo vers le sud du nord de la Corse. Direction Porto. C’est un petit village touristique au bord de l’eau, tout mignon. Il fait un vent à décorner tous les taureaux et les chèvres croisés au bord des routes minuscules.


On passera deux jours dans le coin, dont une journée à dormir et nager, sur la belle plage d’Arone. On visitera les calanches de Piana, on fera même une mini randonnée au beau milieu de roches orangées qui narguent le ciel bleu turquoise.

 

Et on passera deux beaux couchers de soleil à mitrailler le ciel avec nos portables pendant que les moustiques s’occuperont de ma peau.


Et puis, pour le dernier jour retour à Bastia par le col de Verggio, les piscines naturelles d’Evisa.

Les routes sont toujours vertigineuses, les cochons noirs sont rois, les camions sont fous.

 

 

On arrive sans encombre à Bastia où nous attend Gilberte pour une visite by night de la ville. C’est magnifique, émouvant, elle connait ce qui se cache derrière chaque façade, on dine dans un beau resto, des pâtes à la boutargue pour moi, j’adore!

Et puis voilà, ce matin,  je suis là sur mon canapé à Romainville, les mâchoires endolories, des boutons plein la peau , un périnée à requinquer et des images de folie plein la tête, pendant que  Macron part à son tour en Corse, t'imagines s'il crève? Je parlais du pneu.
Merci à toutes et tous!

 

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6 janvier 2022 4 06 /01 /janvier /2022 15:01
Sur le retour.
Sur le retour.
Sur le retour.
Sur le retour.

6 janvier, aéroport de Toronto.

Nous voici Hippolyte et moi au petit matin dans l’aéroport de Toronto après un vol de 4h30 qui nous a laissé peu reposés. Nous avons 13 heures d’escale à errer dans la zone de transit avant de repartir vers Roissy Charles de Gaulle. Les joies de la pandémie et des vols qui se décalent…
Les trois derniers jours à Mexico nous avons profité de tout goulûment: les rues aux trottoirs défoncés du centre historique, la grande place du Zocalo avec sa cathédrale qui s’enfonce dans la terre, le temple Mayor et ses ruines au beau milieu de la ville, les marchés, de fruits, de légumes, viandes, poissons, artisanat. On a mangé au café la Blanca où nous allions du temps de ma belle mère (la maman d’Hélio). J’ai pris des « enmoladas », tortillas de maïs arrosées de « mole » (sauce au cacao). Hippolyte a savouré un grand verre de morceaux de mangues et pastèques. On a marché des kilomètres, traversé le quartier de la Zona Rosa où j’ai habité il y a 37 ans, on a rejoint le grand bois de Chapultepec, un des seuls poumons de la grande ville  tellement polluée que le soir on mouche noir et rouge.
On a été à Coyoacan, petit village authentique noyé dans la mégapole, qui a conservé ses maisons rose fuchsia, bleu électrique, orange vif. Ici vivent et ont vécu beaucoup d’artistes, les vedettes du quartier sont incontestablement Frida Kahlo et Diego Rivera.
On a mangé au marché, Hippo a dévoré 7 tostadas (tortillas de maïs grillées garnies de ceviche ou poulet ou porc). L’après midi on a flâné en savourant des glaces puis épuisés on a enfin rejoint las Arboledas où on a retrouvé Helio rentré de Guadalajara. Pour fêter ça on a mangé des tacos!
Et c’est comme ça que pour sa dernière nuit au Mexique, Hippolyte a chopé la tourista…
Donc les préparatifs de dernière heure se sont fait entre prise d’Imodium, autres médecines censées enrayer la vidange, curage de nez pour test Covid obligatoire pour rentrer en France et achats de dernières minutes hyper importants comme: les bouteilles de Tequila, les avocats, goyaves et mangues pour Haine, son chocolat préféré, du fromage Oaxaca qui se déroule comme une pelote de laine. Le soir on a partagé la galette des rois avec Yazmin, Oscar, les enfants, Stéphany et son petit Patricio. Ici c’est la Rosca de Los Reyes et incontestablement ce sont les enfants qui sont rois et donc qui ont la fève.
Puis Helio nous a accompagné à l’aéroport de Mexico, Hippo bourré de paracétamol et aspirine pour ne pas faire exploser le thermomètre avec lequel les agents de sécurité de l’aéroport nous accueillent et à 1h35 du matin nous avons décollé, survolant une dernière fois les lumières de cette ville qui me colle à la peau.
Il est 8 h du matin à Toronto, Hippo dort sur la banquette à côté de moi, et je regarde les avions s’envoler.
A bientôt pour un prochain voyage. J’espère.

 

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2 janvier 2022 7 02 /01 /janvier /2022 19:06
Bonne Année 2022

1er janvier 2022

Voilà, ça y est, Bonne Année!
Le dernier jour de 2021, s’est déroulé sous le soleil de Guadalajara, entre café et blablabla avec Javier (un des frères d’Helio), Mary et leurs enfants, lessives, courses au supermarché parce que pour le réveillon chacun amène quelque chose. Nous, on a pensé « franchouille » : quiches et gâteau au chocolat. Il faut donc trouver des ingrédients qui ressemblent à du fromage genre Emmenthal ou Comté au pays du queso Oaxaca et Manchego, du chocolat pâtissier, (ici ils ont plutôt des chocolats à diluer à la cannelle), du beurre (denrée de luxe au royaume de la margarine) et de la farine de blé au milieu des paquets d’harina de maïs.
Finalement, perdus dans un immense supermercado à la climatisation polaire, on trouve à peu près des aliments qui ressemblent à nos projets…
Ensuite, j’ai une terrible envie de culture, alors, Serena, Helio et les deux fistons,  filons à l’Hospice Cabanas, un ancien hospice crée par un curé (évidemment), pour accueillir pauvres et malandrins. Le lieu est magique, genre Hacienda gigantesque où s’enchainent courettes ombragées à l’ombre des orangers, coupole faramineuse entièrement peinte par Orozco, grand muraliste mexicain, immense place dévorée par le soleil et salles fraîches dédiées à la création contemporaine de Jalisco. On retrouve ensuite le bruit de la ville et on part dévorer la spécialité de Guadalajara: les tortas ahogadas (les sandwichs noyés). On croque goulument dans nos pains remplis de viande de porc confite, agrémentés d’oignons marinés, radis, piment, le tout baigné d’une délicieuse sauce tomate froide. Le ventre plein on arpente les allées du mercado San Juan pour des derniers achats et retour vers la casa de Javier pour préparer quiches et gâteau. Après on se met sur notre 31 et départ vers chez Rosita et Gerardo (les parents de Rosa Elena pour ceux qui connaissent). Et là, et ben, c’est la fiesta!
Sous une grande tente en tissu blanc plantée devant la jolie maison de Gerardo, nous dégustons les plats de chacun. Quand arrive minuit, on croque nos 12 grains de raisin au son des douze coups de minuit et après c’est le brindis , grande tradition familiale, chacun lève son verre et raconte ce qu’il veut en levant son verre. Genre bilan et pour certain psychothérapie de groupe. On est une trentaine donc ça dure 1heure et demie avec beaucoup d’émotion car ici c’est la deuxième fois (la première c’était à Noël) depuis mars 2020 que la famille se rassemble. Beaucoup raconte comment cette pandémie les a affecté, certains ont perdus leur travail, d’autres ont été bien malade, l’économie de tous s’est effondrée mais tout le monde parle avec beaucoup d’espoir et de sérénité de l’immense amour de cette famille.
Et après, on chante et on danse jusqu’à 5 heures du matin. Haine nous accompagne un instant en visio, tout le monde le salue chaleureusement.
Pour le 1er jour de l’année, nous reprenons le bus de nuit tous les 4, les 2 fistons, Serena et moi pour rejoindre Mexico et la maison de la Beba.

Ca sent la fin pour Serena et Aramis qui s’en vont demain. Aujourd’hui pour eux, c’est test covid et dernière balade dans le centre. Hippolyte et moi avons encore 3 jours pour arpenter la ville de Mexico.

 

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31 décembre 2021 5 31 /12 /décembre /2021 05:55
Puerto Vallarta

30 décembre 2021
Et puis on est descendu de la montagne. Pas à cheval mais en voiture, de nuit avec le mari de la cousine Rocio qui nous a fait l’immense cadeau de nous amener, Serena, Aramis, Hippolyte et moi, jusqu’à Guadalajara parce que les billets qu’on avait acheté avaient été annulé…
La première journée à ,Guada, on l’a passé à flâner dans cette immense ville, la deuxième du Mexique, qui regorge de bâtiments magnifiques, le théâtre Degollado, le Palacio Nacional, el mercado San Juan de Dios, où on a mangé des pozoles, des enchiladas et bu d’énormes verres de jus de fleurs d’hibiscus. On y a acheté des châles, des bracelets, des sacs, des chemises, des bonbons à la tequila, des boucles d’oreilles, des colliers, des pulls rayés comme je mets tous les ans à Montalivet quand il fait froid le soir. On a remonté les allées en savourant des verres « d’esquites », grains de maïs au citron, fromage, oignon, crème et piments et puis on s’est terminé dans une « cantina », ces bars avant réservés aux hommes venus se bourrer la gueule et pleurer sur leur sort et l’ingratitude des femmes. On a eu droit à la totale. Le jeune homme alcoolisé à la tequila entonnant avec le pianiste toutes les rancheras (chansons mexicaines d’amour contrarié, qui se braillent à pleine voix). Toute la salle reprenant à tue tête les refrains en tapant du poing sur la table et en poussant des cris d’animal blessé. A ma deuxième tequila j’étais à point pour aller chanter moi aussi ma peine mais j’ai su garder ma dignité devant mes fils et surtout Serena.
Le lendemain matin, Javier nous a amené prendre notre bus pour Puerto Vallarta, station balnéaire    du Pacifique, très prisée des gens de Guadalajara, de la communauté homosexuelle américaine et des vieux « gringos » à la retraite qui s'arsouillent en rôtissant au soleil alors que leur pays dresse des murs pour empêcher les mexicains d'entrer chez eux...
Serena avait réservé un petit appartement dans le centre de la vieille ville, loin des grands hôtels qui longent et défigurent la côte. On s’est baladé tous les 4, dans les petites ruelles pavées, baignés dans l’eau chaude mais très mouvementée du Pacifique qui n’a de tranquille que son nom. On a dîné au son d’un orchestre de salsa dans une copie de la Bodeguita del Medio de la Havane. Le lendemain, on a glandouillé sur la plage en regardant les « voladores de Papantla" se jeter du haut d’un mât accrochés par une corde, la tête en bas, tout en jouant de la flûte et en tournoyant dans le ciel bleu (et quelques nuages, faut pas exagérer, c’est l’hiver ici!), on a observé le coucher de soleil en sirotant des Margaritas, on a même vu une baleine faire le dos rond. On a mangé des crevettes, du ceviche, on est rentré à pied dans la nuit par la plage et on s’est réveillé ce matin au son du petit poste ambulant qui vend des tacos devant l’appartement.
Là on est dans le bus, on rentre à Guadalajara, retrouver, Helio et toute la famille. Demain, c’est le dernier jour de l’année, et je fais confiance à la famille pour bien fêter ça.

 

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27 décembre 2021 1 27 /12 /décembre /2021 16:41
Navidad mexicana
Navidad mexicana

Noël à la mexicaine.
C’est Monserrat, la fille de Elba, la cousine germaine d’Helio, donc la cousine bretonne d’Aramis qui n’est pas bretonne mais mexicaine (c’est bon, tu suis?), qui a organisé cette énorme cousinade de Noël à la montagne. On est environ à 3000 mètres d’altitude, la végétation n’a rien de pyrénéenne, ici c’est cactus de différentes formes et pins. Le jour, le soleil cogne comme un forgeron et la nuit, le froid glacial s’infiltre jusque dans les os. Ici pas de chauffage, des cheminées dans les cabanes mais la mienne étant toute en bois perchée dans un arbre je m’abstiens…Je dors donc avec doudoune et avec Hippolyte qui s’est fait chourrer sa place par quelques cousins, arrivés de dernière minute, qui n’avaient pas prévu que Noël tomberait ce jour là, et pour qui il a fallu se serrer dans les lits.
Bref, avant le repas commandé par Monsé (la cousine bretonne mexicaine), il a fallu demander « posada ». C’est à dire, asile. En fait on est tous devenu à la tombée du soleil, des pèlerins accompagnants deux parents et un bébé fraichement né, demander « posada » dans une grange ou une étable pour que le bébé, un certain Jésus ("Réssous » ici), puisse dormir au chaud. On a chacun une petite bougie à la main, on fait le tour des cabanes en chantant et finalement on se fait ouvrir la porte dans la salle où on va manger. Jesus, ses parents et tous les cousins entrent enfin pour se jeter sur un buffet extraordinaire. On oublie le bébé dans un coin et on attaque l’activité favorite du pays. Mole (plats en sauce cacaotée), pâtes aux noix, au pesto, lomo en adobe (sauce piments rouges), bacalao aux olives et…piments, salades d’ épinards, de betteraves, de pommes, de raisins, de noix, des desserts, le tout arrosé de la boisson nationale, la tequila rapportée directement de Tequila, petit village à côté de Guadalajara. Le ventre plein, les musiciens, c’est à dire tous les Monroy, attrapent qui un cajon, qui une guitare, un violon, un charango, une qena et c’est parti mon Kiki pour une nuit endiablée jusqu’à 7h30 du matin. J’ai rendu l’âme bien avant (3h) mais dans ma cabane ouverte à tous vents j’ai profité du concert et des rires jusqu’au petit matin.
Le lendemain, je suis de petit déjeuner, je découpe les papayes, j’émince les oignons, je bats les oeufs en compagnie d’une autre dizaine de cousin.e.s tous aussi embrumés les un.e.s que les autres. Les derniers fêtards sont étalés ici et là sur la pelouse, certain.e.s ont déjà une bière à la main. On remange donc avec appétit et la journée s’organise en plein soleil à l’ombre d’un arbre, d’un mur, d’un figuier de barbarie autour de tables de jeu. Le Domino domine. Les fou rires fusent.
Javier le frère d’Helio, concocte les « micheladas » cocktail magique de la gueule de bois, citron vert, sel, sauce piment, sauce d’huitres, sauce Maggie et bière. Le tout bien frais.
A un moment donné, je ne sais plus bien quand, on remange. Puis on rejoue et quand vers minuit épuisée je rejoins enfin ma cabane, les « jeunes » entament la soirée musicale. Je m’endors au son du « Roi de la Jungle » chanté par Hippolyte. Je crois qu’Aramis et Séréna sont déjà partis dormir.
Joyeux, vraiment très joyeux Noël malgré tout le chagrin que j’ai d’être si loin de mon amoureux…

 

 

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25 décembre 2021 6 25 /12 /décembre /2021 20:05
Huasca

23 décembre. Le départ à la montagne.
C’est sûr on partira à 10h. Bon, à la mexicaine, ça laisse quand même une grosse marge. Nous sommes donc partis à 11H30. Franchement c’est presque inespéré. Sauf que…L’idée était de partir à 17 dans un bus loué. Mais…le bus s’est renversé hier. Donc on nous a envoyé un « camion » de remplacement. Soit disant 14 places. Pour les nains de Blanche Neige. Hippolyte n’arrive même pas à rentrer dans la camionnette. Qui est minuscule, basse de plafond, sans suspension, et fait le bruit de son âge. Finalement nous nous entassons au mépris de toutes règles de distanciations sanitaires et de sécurité routière dans ce petit tas de ferraille sur roues. Les deux françaises sont moyennement rassurées. Les texans mangent des chips, les mexicains sont fatalistes. Et croient en Dieu. On prend la route. Le GPS indique 4 heures. Ca va être long. C’est long.
L’arrivée à Huasca, dans la camionnette pouêt pouêt: difficile. Pour cause de moteur poussif, de surpoids et d’erreur de guidage mais nous arrivons sain.es et saufs.
Certains sont déjà là. Retrouvailles. La famille arrive de Mexico, de Pachuca, de Guadalajara, de Dallas, de Paris.
Tequila. Il est 17h, la nuit promet d’être longue.
Nous allons passer Noël tous ensemble, les enfants des parents d’Helio, de ses deux soeurs et de son frère. 81 au total. Grosse cousinade. Mais pour l’instant, c’est l’apéro. J’ai une cabane dans les arbres pour moi toute seule vu que Haine n’est pas là.
Le premier soir est comme prévu, festif, émouvant, chantant. On boit, on mange, on rigole fort et on se serre dans les bras, sans s’embrasser.
La nuit dans ma cabane est ponctuée de drôle de rêves et je suis super contente de voir le soleil m’illuminer au petit matin. J’ouvre un rideau, Rosalvita fait du yoga sur la pelouse, l’équipe du petit déjeuner s’active au loin. Les chiens, les gamins déambulent en pyjama (pas les chiens). Le petit déjeuner, chilaquiles (tortillas frites dans une sauce de tomates vertes et piments, oeufs a la mexicaine, papaye, café) est délicieux. Les musiciens de la famille, sortent les instruments, il est 13h quand on décolle pour aller visiter des cascades de pierres volcaniques vertigineuses sous un soleil de plomb. On se termine à Huasca, « pueblo magico » où on se ballade au rythme du pays, lentement, on grignote quelques quesadillas.
Ce soir c’est le réveillon, il faut rentrer vite.

 

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23 décembre 2021 4 23 /12 /décembre /2021 16:51
Xochimilco-Teotihuacan
Xochimilco-Teotihuacan

Hier c’était les retrouvailles avec Aramis et Séréna, leur joie de vivre et bonne humeur sont communicatives. Nous sommes tous partis en famille, la Beba (la jeune soeur d’Helio), Oscar (son mari, Yvan, Luciano (les enfants), Helio, Hippolyte, Serena, Aramis et Bibi, naviguer sur les canaux pré-hispaniques de Xochimilco.
3 heures de ballades au fil de l’eau le long des vestiges de l’énorme réseau maritime construit par les Aztèques. On a papoté, partagé la bière, les chips, on s’est arrêté observer les axolotls, les mygales, les vipères d’eau (j’ai même pu les regarder sans avoir tous les poils de mon corps hérissés), il faisait doux, j’ai fait la sieste à la proue de la lancha (barque typique, aux couleurs vives, chacune porte un nom différent, la notre c’était La Bonita, on a croisé Los Toxicos…).
A l’embarcadère nous avons mangé quelques quesadillas de mais vert, fourrés aux haricots, tartinées de poulet, fromage, salade, crème…Autant dire que j’y suis allée du bout des lèvres. Séréna et les garçons dévorent tout avec envie, plaisir, découvrant ou redécouvrant le pays par les papilles, je me régale de les voir se régaler.
On se fait un retour vers las Arboledas en traversant Mexico au milieu d’un trafic démoniaque. Mon ventre va beaucoup mieux.
Aujourd’hui, pas facile… C’est le jour de l’enterrement de René et je ne suis pas avec Haine.
Pour saluer une dernière fois le Roi René nous partons vers Teotihuacan offrir nos pensées à la pyramide du Soleil et de la Lune. L’air est frais et le soleil brûlant. Sous nos grands sombreros, enduits de crème solaire nous arpentons l’ancienne cité toltèque, gigantesque, toujours aussi impressionnante. Plus le droit de grimper tout en haut pour implorer Soleil et Lune, à cause du covid, par contre Helio nous emmène a la pyramide de Quetzalcoatl, décorée de têtes de serpents emplumés. Magnifique. Elle est ouverte au public depuis peu.
Entre Lune et Soleil nous avons Haine au téléphone. Il nous raconte les adieux à René, 150 personnes sont venus le saluer une dernière fois dans le froid glacial de la Creuse. Les hommages furent émouvant. Haine est épuisé. Et tellement loin…
Après un arrêt au marché de San Juan Teotihuacan où je teste la résistance de mon estomac avec deux quesadillas de fleurs de courgette et pomme de terre, au son des rancheras diffusées à tue-tête par les haut-parleurs, nous rentrons sur Mexico.
Ce soir c’est la posada, réunion familiale avant le départ dans les montagnes pour aller y fêter Noël.
A peine le temps de se reposer que débarque Juan le frère d’Helio, qui vit à Dallas. Ses fils, sa femme. Puis arrive, Lilia la soeur ainé avec Jorge son mari et Ana et Stefany et Daniela et …beaucoup, pas très covid mais tout le monde est vacciné et relativement prudent. N’empêche qu’après quelques tequilas, la prudence…On dévore un pozole (soupe de poulet au gros grains de maïs et tomates vertes), un délice. Mon ventre va si bien que j’en reprends deux fois.
Youpi, c’est fini la tourista!

 

 

 

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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 18:39
Yucatan en famille

20 décembre 2021
Après 6 jours dans le Yucatan, nous voici de nouveau à l’aéroport prêts à rejoindre Aramis et Serena, arrivés à Mexico.
Hier nous avons arpenté la côte du golfe du Mexique, désertée par les touristes. Nous avons eu la mer pour nous, chaude. On a trempé comme des légumes dans le bouillon. Les villages s’appellent Dzilam de Bravo, San Crisanto. Il n’y a pas grand chose à part la mer, magnifique, émeraude, pas d’hôtel, un resto par ci par là. Des constructions à l’arrêt. Une économie en berne. On est loin de Cancun et de ses grands hôtels, ici ce sont des villages de pécheurs qui tentent de vivre.
De drôles d’oiseaux font les planeurs au dessus de nos têtes. De gros nuages noirs aussi. Heureusement on se réfugie dans un petit resto, le seul d’ailleurs, qui sert des crevettes, du poulpe, des bulots, des filets de poissons, des céviches. On dévore puis l’orage nous tombe sur la palapa (toit en chaume). L’eau dégouline de tous côtés, les rues se laissent envahir en un temps record. Et l’électricité s’en va. Il est 17h, il fait nuit et on est dans le noir entrain de se faire bouffer par les moustiques heureux de cette humidité et de notre chair offerte.
Privés de dessert nous rejoignons les voitures et retour vers Merida, de l’eau jusqu’aux portières.
Le soir je me sens fatiguée, du mal à digérer, des relents d’ail, de piments, ça me brûle un peu. Nous partons quand même avec Hippo faire quelques courses, je m’achète un yaourt, Hippo une marquesita, sorte de crêpe gaufrette fourrée au fromage boule genre hollandais et nutella. Je suis un peu écoeurée, barbouillée. On rentre à l’hôtel, j’ai du mal à avaler deux cuillerées de yaourt mais je m’endors vite. C’est à minuit que le festival commence. Dans mon ventre c’est la fiesta, ça roucoule, ça gargouille, ça déboule, tellement vite que j’ai à peine le temps d’atteindre les toilettes où je reste finalement pour trôner une bonne partie de la nuit. Je me vide. Je cherche l’anti diarrhéique que j’ai amené de France. Il est resté dans la piaule chez la Beba à 2000 kilomètres. Je réveille Hippo pour lui demander s’il a pas un truc pour sauver sa mère du déluge. Oui!!! Du Smecta.
Ça fonctionne plus ou moins. Je continue à me vider mais à vitesse modérée. Au matin, je suis épuisée, je pars à la pharmacie, j’achète un anti diarrhéique, un sérum de réhydratation, des ultra levures et j’avale le tout goulûment. Dehors il fait 38 degrés et un taux d’humidité de 99%. Je transpire à grosses gouttes en allant vers le centre rejoindre, Rosa, ses parents, Antonin et Helio. Je ne ressemble plus à rien mais les médocs font leur effet, les grandes eaux sont stoppées. Je me traine au Palacio national admirer les fresques murales sur l’histoire des Mayas de leur exploitation, esclavage, lutte, libération. Puis on visite la casa de las artesanias du pays Maya où un charmant vendeur veut m’expliquer comment on fait l’amour dans un hamac, Hippo est offusqué.
On termine par un dernier repas, les gorditas. crêpes de mais fourrés au poulet en sauce verte, au frijoles, au fromage, au chicharrones. Moi, je bois un Coca sans bulles et je mange une brioche insipide.
Ensuite c’est la dernière photo, les abrazos, les « on se voit bientôt à Guadalajara ou à Huasca » et le Uber file jusqu'à’ à l’aéroport, je flippe d’avoir de la fièvre et qu’on ne me laisse pas monter dans l’avion, mais tout va bien. Dans 2 heures, je serai avec mes deux fistons réunis pour la suite de ce drôle de voyage. Haine ne nous rejoindra pas. Je comprends. On ne dit pas adieu à son père en courant entre deux avions…

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19 décembre 2021 7 19 /12 /décembre /2021 14:48
et patatrac...

Voici 6 jours que nous sommes arrivés au Mexique et tellement de bouleversements sont arrivés que j’ai l’impression d’être là depuis longtemps.
Nous avons donc bien atterris, de nuit au milieu des lumières de la tentaculaire Ciudad de Mexico. Après une nuit, courte, nous avons partagé avec la famille d’Helio un petit déjeuner, enchiladas Verdes, frijoles et café. La journée a passé tranquille, à se raconter, entre souvenirs et petites ballades dans le quartier et premiers tacos al Pastor.
Et puis nous avons reçu le coup de fil de la voisine de René, le père de Haine. Il était prostré, dans son lit. On lui a demandé d’appeler le toubib qui l’a fait partir aux urgences. A partir de là, nous avons cherché toute la nuit, à joindre l’hôpital de Guéret qui nous a dit l’avoir envoyé en maison de repos. Où ils nous ont dit qu’il n’était pas.
Finalement Boris le frère de Haine nous a appelé à 5h, heure du Mexique pour nous dire que René était mort.
Le choc est terrible même si nous savions René vieux, malade et fragile nous, en tout cas moi, le pensais invincible. Je l’avais tellement vu se relever de souci de santé où on pensait que c’était les dernières heures que je le voyais déjà organiser ses prochains festivals pour encore quelques années et finir sa pléiade de livres autobiographiques…
Mais non, même les plus coriaces meurent un jour. Et quel jour! Celui là même où son fils vient d’atterrir à 20000 km pour passer 2 semaines avec toute sa famille, sa Chance aux Chaussons.
Le voyage de René se termine. Et celui de son fils aussi.
Tout le monde est sous le choc, Hippolyte, Helio. Qu’est ce qu’on fait? On a un avion pour le Yucatan dans 5 heures. Je pars avec Haine? Hippo? Aramis arrive dans 3 jours.
Je décide de rester. De toute façon, Haine veut que je reste. Il achète un billet à prix d’or pour un retour direct le soir même. On organise avec Helio, le test PCR à faire avant de repartir. Et à 7h30 du matin, en vrac, en larmes, on laisse Haine aux bons soins de la Beba qui l’amènera plus tard à l’aéroport, et nous partons pour notre vol vers Merida.
Voilà. Notre voyage, celui qu’on avait prévu, rêvé, qui nous tenait joyeux après ces deux années de merde, d’incertitude, de projets qui s’écroulent, notre voyage est amputé d’un membre mais il continue clopin-clopan.
Je n’avais pas envie d’écrire dans mon blog de voyage mais déjà que j’ai oublié mon appareil photo, ce serait quand même bête de me priver de souvenirs.
Le Yucatan, avec sa capitale Merida, c’est chaud, c’est un peu délabré, genre la Havane, c’est bruyant et tout le monde, sans exception, tout le temps, même dans la rue est masqué. Les mexicains ont payés un très lourd tribu au covid et ils respectent toutes les consignes, les désinfections, les prises de températures, tout ceux qui le peuvent sont vaccinés, aux vaccins, chinois, russes, américains. Ici le test PCR coûte 130 dollars et la santé est quasiment « privée », en gros, il fait vraiment pas bon être malade. Même une gripette…
Nous sommes là avec Rosa Elena, ses parents, Antonin le fiancé français de Rosa, Hippolyte, Helio. Nous avons loué des voitures et nous arpentons les merveilles du beau pays Maya tellement content de revoir des touristes bravant la pandémie. Chichen Itza, Celestun et ses flamands roses, sa promenade en barque dans la lagune, la mangrove, Sisa et ses restos de fruits de mer et de poissons grillés à faire oublier  toutes les peines de la terre, hier les « cenotes » puits d’eau douce sous la roche.  
Et pendant ce temps, dans le froid glacé de la Creuse, mon Haine range la maison avec son frère, pour accueillir dés lundi, les filles, les enfants de Boris, Frantz le petit frère, et offrir un dernier hommage au Père. Ce sera mercredi à 15h.
Ici nous rêvons encore que dès jeudi, nous pourrons offrir un billet de retour à Haine pour qu’il vienne combler le manque qu’il a laissé ici.

 

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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 23:20
Voyage aux temps de pandémie

4 mois qu’on en rêvait de ce voyage, toute la famille, la Chance aux Chaussons enfin sortie du garage. Noël à Mexico. Sauf que…Plus la date approchait, plus tout redevenait anxiogène. Le virus qu’on croyait fini qui repartait de plus belle. Les vaccins qu’il fallait refaire. Et puis ce billet pas cher mais avec escale au Canada et des exigences canadiennes beaucoup plus draconiennes que les françaises. Impossible d’avoir une lecture claire des règles sanitaires qui changeaient en fonction des Omicron, et puis des Oh Macron, les doubles tests, les triples doses, bref j’ai failli devenir alcoolique à force de vouloir oublier mes angoisses.
Et le boulot. Et le chat. Et la maison. Les remplacements se sont finalement organisés, Eline est restée avec Scapin et hier soir tout était à peu près sur des rails malgré les résultats du test PCR d’Hippolyte qui n’arrivaient toujours pas, plus la grande incertitude de l’application canadienne Arriv Can, l’AVE, le pass sanitaire, les QR codes, j’en passe et des meilleures sans compter avec le souvenir d’Helio ratant son vol la semaine dernière pour une sombre histoire d’application mal chargée…Putain de fracture numérique!
Et puis finalement ce matin on était dans le Uber commandé à l’avance, arrivant quasiment à Charles de Gaulle, espérant toujours ardemment que ce scrogneugneu de merde puissance 10 de PCR arriverait rapidement quand j’ai eu enfin envie de plaisanter pour détendre l’atmosphère: « J’espère que tout le monde à son passeport, lol! ». Et là, Hippo a blémi.
Le passeport était resté dans l’imprimante hier soir…
Je n’ai pas fait de crise cardiaque, personne n’a pleuré, ni crié. Même le chauffeur Uber a senti que l’heure était grave. On a appelé Eline, heureusement, Eline qui garde la maison, qui a sauté dans un Uber et qui est venu sauver son ami Hippolyte au 36ème dessous de la loose.
Le Test PCR n’arrivant toujours pas, Hippo s’est mis dans l’immense queue de 200 personnes espérant avoir un test en temps et en heure. Illusoire mais devant l’absurdité il n’y a rien à faire. A part essayer malgré tout.
Et puis le résultat du test est arrivé. Comme un miracle. J’ai eu instantanément envie de boire du Champagne mais à 10 du mat, c’est pas sérieux.
Alors on a passé l’enregistrement comme des fleurs, fanées, et tout s’est bien passé. Bien. Très bien. Tant et si bien que je me rends compte pendant cette drôle d'escale à Montréal, que je n’ai pas eu le temps de penser à tout ce qu’on allait faire au Mexique. Et pourtant c’est tout à l’heure. L’émotion du retour dans ce pays que j’ai aimé, que j’aime et que j’aimerai toujours parce qu’un gros morceau de mon coeur a grandi et mûri là bas.
Du coup ça y est, je me prends à rêver. Enfin!
Mexico, Mexiiiiiiiiico!

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