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27 septembre 2023 3 27 /09 /septembre /2023 08:59
Une semaine en Corse du nord

 

Grâce au racket organisé par nos fistons, pour nos anniversaires des sixties, grâce à la générosité de nos amis et famille, grâce à Helio qui garde le chat, et grâce au chat qui garde la maison, nous rendons grâce à, non, non, nous voici donc partis vers une destination inconnue de nous deux, la Corse, petit triangle avec gros doigt tendu vers la France. Euh, le continent.
Bref, le jour J, on oublie tout de nos engagements pour la planète et nous partons avec ce cher Hubert prendre notre vol à Orly. Un an que je n’avais pas pris l’avion. La peur est intacte. Après un vol les fesses serrées, on atterrit à Bastia. Il fait chaud, il fait beau, on va vite vite chercher la voiture de loc à la sortie de l’aéroport.
Elle est belle, avec tout plein de trucs électroniques, de messages, de bienvenue, d’odeur de plastoc. Allez zou, à nous la Corse!
Première étape, la visite à Gilberte, tante de Haine, 87 ans, une pêche d’enfer malgré les aléas de sa vie qui ne lui fut pas douce. Elle habite au 5ème étage sans ascenseur d’un vieil immeuble bastiais aux marches de guingois, ça sent la vieille pierre, les murs de poussières, on a droit à un diner local à base de charcuteries, fruits et légumes de l'ile, on papote sur le balcon qui surplombe le vieux port, il fait doux.


Le lendemain après une nuit à l’hôtel, direction la plage vers le Cap Corse dont nous envisageons naïvement de faire le tour dans la journée. Première plage, eaux transparentes, sable blanc, soleil de plomb, on ne nous a pas menti, c’est pas mal.


On repart la peau chaude et salée en sifflotant dans la voiture qui nous raconte qu’on a un souci de pression de pneu. Pas grave on vérifiera un de ces jours.
« Tu trouves pas qu’elle fait un drôle de bruit la voiture? »
« Mais non, t’inquiète! »
« Non, mais quand même j’ai l’impression qu’on a crevé… »
« Arrête, elle va très bien cette voiture! »
« Euh… »
« Arrête toi de suite! »
« Ben je peux plus, on est en montagne dans des virages riquiquis… »
Merde, je crois qu’on l’a bien amoché ce pneu…En vrai je l’ai explosé, déchiré, paix à son âme et à celle du tour du Cap Corse, qu’on ne fera pas  parce que ce soir on a rendez vous dans la montagne chez Masto, vers Saint Florent, à 3 heures de voiture, qu’on va devoir rouler à 30 km/heure avec une galette de remplacement qui ressemble à une roue de vélo. Chouette.

Arrivée à Pioggiola, 1000 mètres d’altitude, dans la nuit après un trajet éprouvant à base de virages, de précipices, de vaches qui dégringolent de tout les côtés et d’angoisse de pneu fragile.


Heureusement chez Masto, l’ami de très longue date de Haine, on décompresse, bières, souvenirs, repas  de légumes du coin préparé par sa compagne Alexandra. La maison de Masto est à son image, une étrange beauté, des objets qui ont tous un sens mais va savoir lequel, des crânes de vaches, des canevas.

Le lendemain, on doit trouver à remplacer ce pneu. Un seul garage dans l’ile qui a la référence qu’on cherche. A Bastia. Et nous voilà donc reparti de bon matin tous les 2 à travers la montagne et ses précipices, aller et retour fesses et ventres serrés. A midi nous sommes de retour chez Masto, les vacances vont pouvoir continuer.
Journée vélo, ça grimpe de fou, ça descend de malade, je continue à serrer les mâchoires de plus en plus, j’ai l’entrejambe en feu, et truc pas prévu, la flotte! On s’abrite de l’orage sous un rocher, je suis trempée de la tête aux pieds, mon jean est noir de cambouis sur les deux jambes, j’ai les lunettes qui dégoulinent. J’ai l’impression d’être dans une aventure du Club des cinq. En Bretagne.


Le soir on va chez des potes à Masto, deux allemands qui vivent dans une cabane en bois dans la forêt. Ils sont en Corse depuis 35 ans. Ils font des légumes. Uta a préparé une tarte aux framboises. Je me requinque.
Le lendemain matin, vélo again pour aller chercher le pain, en bas de la montagne. Les paysages sont majestueux, ça ressemble un peu à l’Algérie, au Mexique, les montagnes sont rocailleuses, arides. Moi, aussi. Je n’arrive plus à poser mon entrejambe sur la selle. Je rêve de couches molletonnées. Merde à 60 ans, c’est encore un peu jeune…


L’aprem on part à l’assaut du désert des Agriates, chemins caillouteux,  figuiers de barbarie, épines plein les mains des gourmands et au bout, oh merveille, la plage, immense, un ciel pas croyable et cette mer transparente, douce, douce. On nage. Tout va bien. Coucher de soleil sur la plage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain il pleut des torrents toute la journée. On fait resto à midi, atelier cuisine l’aprem pour préparer la soirée tamtam avec la communauté d’ami.e.s de Masto et Alexandra. Grosse majorité d’allemands, plus 2 niçois. Chacun y va de son anecdote avec la Corse, ça n’a pas toujours été facile l’intégration…
« On tape sur des tam tams et ça nous va bien, dans son ile on est fou comme on est musicien… »


Samedi matin départ en duo vers le sud du nord de la Corse. Direction Porto. C’est un petit village touristique au bord de l’eau, tout mignon. Il fait un vent à décorner tous les taureaux et les chèvres croisés au bord des routes minuscules.


On passera deux jours dans le coin, dont une journée à dormir et nager, sur la belle plage d’Arone. On visitera les calanches de Piana, on fera même une mini randonnée au beau milieu de roches orangées qui narguent le ciel bleu turquoise.

 

Et on passera deux beaux couchers de soleil à mitrailler le ciel avec nos portables pendant que les moustiques s’occuperont de ma peau.


Et puis, pour le dernier jour retour à Bastia par le col de Verggio, les piscines naturelles d’Evisa.

Les routes sont toujours vertigineuses, les cochons noirs sont rois, les camions sont fous.

 

 

On arrive sans encombre à Bastia où nous attend Gilberte pour une visite by night de la ville. C’est magnifique, émouvant, elle connait ce qui se cache derrière chaque façade, on dine dans un beau resto, des pâtes à la boutargue pour moi, j’adore!

Et puis voilà, ce matin,  je suis là sur mon canapé à Romainville, les mâchoires endolories, des boutons plein la peau , un périnée à requinquer et des images de folie plein la tête, pendant que  Macron part à son tour en Corse, t'imagines s'il crève? Je parlais du pneu.
Merci à toutes et tous!

 

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